Forêt Intime

Pilosité ou l’attrait de la forêt intime

Le corps perçu comme un terrain où se joue les étapes de la vie ou encore comme un arbre, qui du xylème originaire, du germe de la graine se développe par cercles concentriques jusqu’à la peau de son écorce. La vie dans le corps est parfois torrent, fleuve tranquille, champ de bataille couvert de cicatrices ou de blessures sensibles. Mon regard porté sur le corps se veut à la fois topographique et bienveillant, bien sûr, le regard en dit souvent plus sur celui qui le porte qu’il n’informe sur ce qui est regardé. J’assume mon ambivalence entre désir et dégoût, attirance et rejet, mais je sais que rien n’est anodin et si je suis là avec ma boîte à faire des conserves d’images, c’est que je fais partie de cette image en gestation, c’est aussi que je veux pouvoir l’offrir afin qu’elle révèle que je suis aussi passé dans cette humanité et loin de l’indifférence elle m’a touchée. Le reportage topographique passe par une exploration du corps comme une terre inconnue. Il y a des passages obligés, l’intime donné à voir passe par les portes essentielles de l’être, je photographie presque toujours la bouche, les yeux, le sexe comme une reconnaissance sans laquelle la rencontre serait incomplète. Ces parties comme le visage ou le corps sont uniques et contiennent la personnalité de leurs propriétaires.


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